En s’ouvrant entièrement à l’Open Data en 2016 avec l'adoption de la loi pour une République numérique – prévoyant la mise à disposition gratuite de certaines données du secteur public – la France se voit récompensée d’une 2ème place sur l’échelle des Etats qui ont le plus progressé à ce sujet. Et ce grâce à des décisions notables telles que la nomination d’un administrateur général des données, une première pour un Etat européen. Ses missions couvrent notamment la définition d’une gouvernance des données, le contrôle de leur qualité et le développement de leur utilisation pour les politiques publiques.
Pour vraiment capitaliser sur cette opportunité, autant de personnes que possibles doivent travailler avec des données adaptées à leurs usages professionnels. La gouvernance des données doit alors passer d'une approche axée sur la gestion des risques à une approche axée sur la valeur opérationnelle. Elle doit également s'adapter à un plus grand nombre d'utilisateurs, tout en respectant davantage les exigences réglementaires.
Mais comment passer le cap ?
1. Définir une stratégie en matière de données : les orientations stratégiques peuvent être très claires, mais les données sont-elles en adéquation avec ces dernières ?
2. Maitriser les données : il ne suffit pas simplement de recueillir plus de données, il est important de les comprendre et de savoir quoi faire avec.
3. Prouver leur fiabilité : désormais utilisées par un plus grand nombre de personnes au sein des administrations publiques, il est essentiel d’assurer la fiabilité des données. La gouvernance des données aide à montrer la traçabilité des données et prouver leur qualité.
4. Assurer leur confidentialité : protéger et utiliser les données de manière responsable est essentiel si les entreprises et administrations veulent continuer à stocker et à exploiter des données nominatives. Selon une étude de RSA Security, près de 70 % des consommateurs du monde entier sont prêts à boycotter toute organisation qui, selon eux, ne prend pas la protection des données au sérieux. Ceci n’est pas totalement applicable dans la sphère publique mais montre la sensibilité de la population sur la protection des informations.
5. Apporter de la transparence : elle est aujourd’hui clé car le manque de confiance est encore trop présent, notamment au sein des collectivités. Selon Wavestone, seulement 37% des français se veulent confiants vis-à-vis des services publics.
En suivant ces règles, il sera désormais plus facile de comprendre l’impact des données sur les résultats de la collectivité, mieux répondre aux demandes métiers, d’accéder à des données de qualité et garantir une politique de sécurité aux clients aux agents et aux administrés
Montrer l’exemple pour étendre l’Open Data
Les collectivités, les métropoles, les régions ont accès à de grandes quantités de données qui peuvent se mesurer en pétaoctets, et dont la mise-à jour peut également se faire en temps réel. Et de cette actualisation dépend leur degré d’innovation. Les données sont ainsi plus qualifiées et permettent d’améliorer le quotidien des administrés. On pense notamment à toutes les données liées au transport des usagers, aux données de l’IOT. Malgré son bon classement, la France compte encore du retard qui peut s’expliquer par le manque d’accompagnement, de ressources et la prise en compte des enjeux que soulèvent l’Open Data.
En effet, dans l’idéal, si tous les acteurs partagent leurs données, cela permettra de créer de nouveaux usages ou services et d’échanger au-delà de ce qui est actuellement fait pour permettre aux administrations locales ou régionales de s’inspirer des initiatives en place faites par d’autres entités. Cette transparence s’inscrira dans le sens de la « démarche qualité » des administrations et permettra aux plus petites collectivités de s’inscrire dans une voie de transformation.
Par Isabelle Yon, Responsable du secteur public, Informatica