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Les conditions de travail des soignants continuent de détériorer leur santé

Deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, qui a mis au jour les difficiles conditions de travail des soignants, la situation ne semble guère s’améliorer, si l’on en croit les derniers résultats du baromètre réalisé par la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et Odoxa.

Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés, et la maxime se vérifie concernant les personnels soignants. Selon les résultats du baromètre sur les difficultés physiques et psychologiques liées aux métiers du soin mené par la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et Odoxa, un quart des professionnels de santé pensent justement être en mauvaise santé. Un chiffre deux fois plus élevé que la moyenne des Français en activité professionnelle. Et le phénomène s’accentue pour les aides-soignants, qui sont 29 % à déclarer être en mauvaise santé, soit près de 3 professionnels sur 10.

Face à cette situation, les résultats du baromètre nous apprennent que la santé psychologique des soignants est directement en cause. Trois quarts d’entre eux jugent leur emploi fatiguant, alors que moins de la moitié de la population active est confrontée à cette difficulté. Une fatigue qui est encore plus prégnante chez les aides-soignants (87 %) et chez les infirmiers (79 %).

Sans surprise, le déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des personnels de santé est un facteur jouant indéniablement sur leur santé physique. Ainsi, ils sont deux fois plus nombreux que les actifs à se dire mécontents de cet équilibre. On relève 46 % d’insatisfaits chez le personnel soignant contre 23 % chez tous les actifs.

Agir sur le travail, lui-même

Pour améliorer la situation, ils demandent en premier lieu des changements sur l’organisation de leurs conditions de travail. Car plus de 8 professionnels de santé sur 10 pensent que leur travail a une incidence sur leur sommeil, un chiffre de 23 points supérieur à l’ensemble des actifs. Ainsi, 3 professionnels de santé sur 10 prennent des somnifères ou des tranquillisants.

Les résultats du baromètre confirment, par ailleurs, que les personnels soignants sont confrontés à une charge de travail importante. Ils travaillent, en moyenne, 40 heures par semaine, soit 3 heures de plus que le temps de travail contractuel, alors que les actifs travaillent en moyenne 38 heures par semaine. Un quart des soignants travaillent plus de 45 heures hebdomadaires.

En conséquence, ils sont deux fois plus nombreux à avoir des arrêts de travail pour stress que le reste de la population active, soit 12 % pour le personnel soignant contre 6 % pour les actifs. L’étude indique par ailleurs que les personnels soignants sont nettement moins satisfaits de leur travail que le reste de la population active (54 %).

Pour remédier à cette situation, les professionnels mettent eux-mêmes en avant 4 axes de réflexion et de mesures à mettre en place. Parmi elles, 35 % souhaitent agir sur le travail lui-même, 17 % souhaitent agir sur l’humain, par le biais notamment d’une augmentation des effectifs, 13 % souhaitent agir sur le temps consacré à la prise en charge des patients et 10 % veulent agir sur la reconnaissance des métiers.

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