Le travail et les moyens n’ont pourtant pas manqué depuis 15 ans pour moderniser nos administrations et les solutions qu’elles proposent aux citoyens : grands programmes informatiques, schéma directeurs ambitieux, enquêtes usagers et agents, initiatives open data, ateliers de design et de développement agile, laboratoires d’innovations,...
Pleine d’incertitudes, la crise nous permet paradoxalement d’ouvrir une phase de plus grande maturité dans les choix des transformations à venir, avec quelques pistes pour réussir :
• Ne pas réinventer la roue en re-développant des solutions du marché : une large majorité des cas d’usages numériques des organisations existe ailleurs et la solution pour y répondre également. Ainsi pour illustration le centre de contact multi-canal “Solidarité Numérique”, monté en 7 jours au profit de dizaines de milliers de français ;
• Unifier les services et les applications existantes : il ne s’agit pas tant de continuer à empiler de nouveaux services sur les anciens, mais bien de se doter de plateformes qui seules permettent la fluidité de bout en bout, comme l’a fait par exemple la ville d’Issy-les-Moulineaux avec Salesforce ;
• Penser dès le départ à la scalabilité des solutions : la technologie SaaS, associée à la puissance d’un cloud sécurisé, permet d’allier agilité et passage à l’échelle, à l’image de la CCI de Bordeaux contactant 6000 entreprises en quelques jours pendant le confinement ;
• Eviter d’alourdir la dette technique (parc applicatif existant et maintenance) : il est tout à fait possible aujourd’hui de bénéficier du meilleur des deux mondes en intégrant des solutions SaaS dans les architectures en place, une solution comme Mulesoft permettant d’aller chercher les informations utiles dans les silos où elles se trouvent ;
• Valoriser la donnée : les grandes avancées de l’open data ne doivent pas exonérer les administrations de leur responsabilité dans l’identification, l’optimisation et la visualisation (avec une solution comme Tableau en particulier) par elles-mêmes du potentiel de leur données ;
• Aborder la sécurité comme un sujet technique : la protection des données de bout en bout doit être démontrée. Ce n’est pas un objet de marketing ou de communication.
Il est très enthousiasmant de constater que des solutions qui répondent à ces enjeux existent. La maturité réside finalement dans la capacité à faire des choix (et des renoncements) pour avancer, sans quoi nous risquons fragilité et recul.
Philippe Walter, Directeur de la transformation numérique du secteur public , Salesforce
pwalter@salesforce.com