De l’intelligence artificielle à la protection des données, de l’Internet des objets (IoT) aux potentialités du cloud, de l’architecture d’applications nouvelles à l’archivage des données : les enjeux du cloud et les opportunités multiples liées à la transformation numérique ont été décryptés et mis en débat à l’occasion de la conférence secteur public « Tech for good ! » organisée en partenariat avec Acteurs publics, le 2 avril, au Palais des congrès de Paris, dans le cadre de l’AWS Summit. « Tech for good » pour « technologies au service de l’intérêt général » ou comment le service public peut et doit accélérer sa transformation en s’appuyant sur les nouvelles technologies. Start-up œuvrant sur le champ de l’éducation (les « ed tech »), laboratoires d’innovation publique et managers à la manœuvre pour porter la transformation des administrations publiques ont débattu des perspectives à venir, mais aussi des freins – voire des résistances – à lever et plus largement de l’accompagnement indispensable des équipes pour « embarquer » l’ensemble des personnels dans la transformation.
Accompagnement et acculturation
Ed tech, gov tech ou health tech : autant d’acteurs qui doivent avoir toute leur place pour porter le changement, estime le directeur secteur public d’AWS France, Erick Jan-Vareschard. AWS entend être moteur de l’innovation et de la transformation publique et soutenir des synergies devenues indispensables. Elles supposent de nouvelles méthodes de travail : finis les silos, place à l’horizontalité, la coconstruction, l’expérimentation et l’évaluation immédiate. Il faut surtout positionner les usagers – enfin ! – au cœur de tous les processus d’innovation. C’est la philosophie qui a prévalu au partenariat entre AWS et l’École d’affaires publiques de Sciences Po Paris qui a conduit à développer un inédit Public policy lab. « Il manquait à notre Incubateur de politiques publiques, créé en 2017, une dimension numérique, a témoigné Yann Algan, le doyen de l’École d’affaires publiques, sur le plateau d’Acteurs publics TV installé au cœur du Palais des congrès. Ce lab sera partie intégrante de la scolarité des élèves. »
« Ils pourront concevoir des solutions de machine learning et d’intelligence artificelle pour prototyper sur le cloud de nouveaux services publics », a prolongé la responsable du lab de Sciences Po, Adeline Braescu-Kerlan. Première initiative en France soutenue par le Cloud Innovation Center d’AWS, le Public innovation lab, souligne-t-elle, a pour ambition d’élargir les alternatives technologiques, de faciliter le partage de solutions et d’envisager les solutions les plus efficaces sur le plan budgétaire.
Les ed tech représentées en nombre lors de cette conférence – Beecome, DataScientest, EdTech France, Marmelade, Skillogs, Studizen… – ont souligné la nécessité de dépasser certaines barrières culturelles : si les nouveaux outils permettent de personnaliser l’accompagnement des élèves et étudiants et de proposer une offre complémentaire à l’enseignement « classique », ils doivent être acceptés par l’ensemble de la communauté éducative. Le ministère de l’Éducation nationale joue le jeu, a glissé Somalina Pa, responsable du 110 bis, le lab du ministère. Mais elle s’empresse d’ajouter que le travail de pédagogie et d’acculturation doit être poursuivi.
Les labs publics rendent visibles les démarches d’innovation menées dans les administrations publiques. Un lieu et une démarche qui favorisent les dynamiques, les échanges et les pratiques empiriques. Et qui contribuent à donner forme à l’innovation portée par les « tech ».