5 pays européens critiquent la mainmise d’Apple et Google sur les applis Covid-19

Les ministres responsables du numérique en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et au Portugal souhaitent davantage d’indépendance vis-à-vis des sociétés américaines. Ils leur reprochent d’avoir “imposé” des normes sur la technologie de suivi du coronavirus. 

L’Union européenne (UE) doit se sevrer de sa dépendance par rapport aux entreprises technologiques étrangères. C’est le message véhiculé dans un éditorial conjoint intitulé “Tracer des applications pour une sortie européenne de la crise”, publié le 26 mai en plusieurs langues par les responsables chargés des affaires numériques de 5 États membres, parmi les principaux de l’UE.

Sans les nommer, les signataires ont accusé les géants du numérique de négliger le droit des gouvernements démocratiquement élus d’avoir le dernier mot sur la manière dont les outils de suivi du Covid-19 devraient être développés. “Nous considérons que remettre en cause ce droit en imposant des normes techniques représente un faux pas et une occasion manquée de favoriser une collaboration ouverte entre les gouvernements et le secteur privé”, ont-ils écrit. Ils ajoutent qu’ils s’attendaient, à un moment comme celui-ci, que les entreprises technologiques “tiennent compte du bien-être et des besoins généraux des pays lors de l’établissement de normes numériques”.

Cette publication intervient alors que de nombreux États européens, dont la France, vont déployer dans les prochaines semaines des applications pour smartphone afin de détecter de nouvelles infections en analysant les signaux Bluetooth entre les différents portables. Plusieurs projets envisagés par des responsables politiques (comme en Allemagne) ont été abandonnés après qu’Apple et Google ont annoncé qu’ils s’associeraient à un logiciel permettant aux applications de détecter les infections potentielles même en fonctionnant en arrière-plan. 

Souveraineté numérique 

Le modèle de suivi des contacts de Google et Apple est décentralisé pour des raisons de protection de la vie privée, tandis que certains pays auraient préféré des applications centralisées afin de pouvoir suivre davantage d’informations épidémiologiques.     

Alors que l’Allemagne, qui poussait pour une solution centralisée, a finalement opté pour une approche décentralisée, la France et le Royaume-Uni ont progressé avec des applications centralisées, affirmant qu’elles fonctionnent assez bien sur les systèmes d’exploitation iOS et Android pour être utiles.

Dans cette lettre ouverte, les ministres soulignent que cette expérience récente a illustré l’importance de l’Europe dans le cadre d’un renforcement de sa “souveraineté numérique, (qui) est le fondement de la compétitivité de l’Europe”. Simple déclaration d’intention ? Les systèmes d’exploitation de Google et Apple fonctionnent aujourd’hui sur 99 % des smartphones dans le monde. 

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