285 hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay viennent d’opter pour le statut d’administrateur de l’État
La mise en œuvre de la réforme de la haute fonction publique se poursuit. Un décret publié au Journal officiel le 27 mai officialise l’intégration de 355 membres des grands corps supplémentaires – principalement des hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay – au sein des administrateurs de l’État au 1er janvier dernier, ainsi qu’au 1er juillet et au 31 décembre prochains.
Le décret, publié à la suite de 2 précédents textes (en mars et en avril derniers), porte donc à 989 le nombre de membres des grands corps ayant choisi le nouveau statut.
Rappelons que, dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique, différents grands corps ont été mis en extinction, au profit de celui des administrateurs de l’État, qui a vu le jour le 1er janvier 2022. Les hauts fonctionnaires déjà membres de ces corps avant la mise en œuvre de la réforme se sont vu proposer un droit d’option – à savoir la possibilité soit de rester dans leur corps d’origine, soit d’intégrer celui des administrateurs de l’État. Ces derniers ont jusqu’au 31 décembre pour se décider.
800 hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay concernés
L’intégration dans le corps des administrateurs de l’État, quant à elle, se poursuit par vagues tout au long de l’année 2023 : une première au 1er janvier dernier, une deuxième au 1er juillet prochain et enfin une troisième au 31 décembre.
Dans le détail, le nouveau décret liste notamment un grand nombre de hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay (285 précisément) alors qu’un décret publié en avril dernier a acté la mise en extinction des corps des conseillers des affaires étrangères et des ministres plénipotentiaires. Un chiffre assez important lorsque l’on sait que, selon nos confrères du Monde, la réforme concerne environ “800 hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, sur 1 800 cadres de catégorie A”. Ce chiffre est à mettre en regard de la contestation historique que cette réforme a provoqué au Quai d'Orsay avec une grève très visible organisée en juin 2022. Les diplomates considèrent en effet que cette réforme dilue les spécificités de leur métier.
Parmi les diplomates à avoir choisi de sauter le pas, figure ainsi par exemple Laurent Bili, ambassadeur de France aux États-Unis, ou Anne-Claire Legendre, la porte-parole, directrice de la communication et de la presse au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
36 préfets et sous-préfets
Au-delà du Quai d’Orsay, le texte cite également 36 sous-préfets et préfets ayant opté pour le nouveau corps, dont 10 préfets – à l’image de Julien Marion, actuel directeur de cabinet de la secrétaire d’État Sonia Backès, ou de Marie-Emmanuelle Assidon, conseillère au cabinet d’Élisabeth Borne à Matignon. Un chiffre qui porte donc à 428 le nombre de préfets et sous-préfets – sur 450 – qui ont fait le choix de devenir administrateurs de l’État. Un nombre important qui, comme Acteurs publics l’a déjà souligné, pourrait s’expliquer, outre le positionnement politique des préfets et sous-préfets, par un intérêt financier (avec par exemple un bonus indiciaire pour les préfets de l’ordre d’une centaine d’euros).
Par ailleurs, 12 inspecteurs généraux de l’agriculture et 8 administrateurs du Conseil économique, social et environnemental (CESE) font partie de la liste. De même, figurent 13 membres du corps de l’inspection générale des Affaires sociales (Igas). C’est le cas de Marie-Caroline Bonnet-Galzy, ancienne secrétaire générale des ministères chargés des Affaires sociale et actuelle présidente du conseil d’administration de l’Établissement national des invalides de la Marine. Enfin, un membre du corps des inspecteurs généraux et inspecteurs de l’administration du développement durable est mentionné dans le décret, en l’occurrence Christophe Leuret.
Nominations associées
Articles associés
ÉTAT | COLLECTIVITÉS | HÔPITAL
L’essentiel du management public
FORMULE INTÉGRALE
1200€ / an