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Retraites : les fonctionnaires sont-ils plus ou moins mobilisés qu’en 2019 ?

Pour la deuxième journée d’action contre la réforme des retraites, ce mardi 31 janvier, les syndicats de la fonction publique voulaient surfer sur le succès du 19 janvier dernier et transformer l’essai. Mais la mobilisation est en baisse. L’objectif, pour les organisations syndicales, reste d’éviter de revivre l’effondrement de la mobilisation qui s’était produit en 2019-2020, lors de la contestation du premier projet de réforme d’Emmanuel Macron. Le contexte est néanmoins très différent aujourd’hui.

La confiance était de mise chez les syndicats de la fonction publique pour la deuxième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Pas peu fiers du succès du premier acte, le 19 janvier, et déterminés à mobiliser de nouveau en masse, les représentants syndicaux anticipaient en effet déjà une large mobilisation ce mardi 31 janvier. Encore fallait-il véritablement transformer l’essai. Les premières données communiquées par le gouvernement semblent néanmoins indiquer une baisse de la participation dans la fonction publique [cliquez ici pour consulter notre article sur le nombre de grévistes ce 31 janvier dans la fonction publique]. 

Toutes les organisations syndicales de la fonction publique appellaient de nouveau à la mobilisation, dénonçant toujours unanimement une réforme “injuste et brutale”. Dans leur viseur notamment, le recul de l’âge légal de départ à la retraite et l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation, mesures qui concerneront tous les travailleurs, fonctionnaires compris.

Selon les données du ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, 19,4% de grévistes étaient recensés à la mi-journée ce 31 janvier dans la fonction publique d'État, 7,9% dans la territoriale et 8,5% dans l'hospitalière. Des chiffres en baisse par rapport à la première journée d'action du jeudi 19 janvier. 

Pour rappel, près d’un agent public sur 4 avait fait grève ce 19 janvier. Le taux de mobilisation avait alors atteint 24,5 % dans toute la fonction publique (29,5 % à l’État, 14,4 % dans la territoriale et 19,6 % dans l’hospitalière). A la mi-journée, la participation s'établissait alors à 11,3% dans la territoriale, à 9,9% dans l'hospitalière et à 28% dans la fonction publique d'État. 

26 % des agents mobilisés le 5 décembre 2019

Les taux de mobilisation du 19 janvier restent néanmoins légèrement inférieurs à ceux qui avaient été enregistrés dans la fonction publique le 5 décembre 2019, lors de la première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, projet finalement abandonné. La participation s’était alors élevée à 26 % dans l’ensemble de la fonction publique : 32,82 % à l’État, 13,76 % dans la territoriale et 18,9 % dans l’hospitalière. 

La participation s’était ensuite effondrée dans la fonction publique et n’avait plus franchi la barre des 10 % lors des autres journées d’action. Ainsi, 6,15 % d’agents grévistes avaient été recensés lors de la grève du 10 décembre 2019, 9,74 % le 17 décembre (journée unitaire de mobilisation), 7,09 % le 9 janvier 2020, 2,51 % le 16 janvier et enfin 4,7 % le 24 janvier. 

Front syndical plus uni 

Tout l’enjeu pour les syndicats consiste donc aujourd’hui à inscrire la mobilisation dans la durée et à effacer, ainsi, les mauvais souvenirs du net recul de la mobilisation en 2019-2020. La donne est toutefois différente par rapport aux contestations du premier quinquennat. Tout d’abord, le laps de temps entre les deux premières journées de mobilisation est beaucoup plus espacé aujourd’hui (12 jours) qu’en 2019 (5 jours), ce qui a certainement permis aux syndicats de mobiliser davantage que lors du premier quinquennat.

Le paysage syndical est également beaucoup plus uni cette année face au projet de réforme des retraites de l’exécutif, l’ensemble des syndicats ayant appelé d’emblée à la mobilisation, ce qui n’était pas le cas lors des deux premières journées de mobilisation de décembre 2019. Un léger rebond de la mobilisation (+ 3,59 points) avait néanmoins été observé dans la fonction publique lors de la troisième journée de mobilisation, le 17 décembre 2019, pour laquelle tous les syndicats appelaient à la grève.

Pas de doute non plus que le contexte économique actuel, marqué par une forte inflation et par ses conséquences sur le pouvoir d’achat des agents publics, joue davantage en faveur de la mobilisation qu’en 2019. 

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Club des acteurs publics

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