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Thierry Beaudet : “L’important est ce qui se passe au lendemain de l’élection”

Le président du Conseil économique, social et environnemental revient pour Acteurs publics sur l’accueil des principaux candidats à la présidentielle au palais d’Iéna et souligne la place du Cese sur les enjeux démocratiques. Il prévient : le candidat à l’Élysée sera élu avec un programme qui peut “se fracasser sur le mur de réalités mouvantes”

Vous receviez les 23 et 24 février les principaux candidats à la présidentielle sur la question démocratique : fonctionnement des institutions, dialogue social et société civile, participation citoyenne... Ces sujets sont-ils suffisamment abordés dans cette campagne ?

Malgré un fort attachement à la démocratie, nous observons, chez beaucoup de nos concitoyens, un phénomène de fatigue démocratique qui se traduit par une défiance envers les institutions politiques et par une abstention aux élections qui ne cesse de progresser. L’objectif de ces Rencontres démocratiques du Cese – que nous organisions en partenariat avec France Info Canal 27 – était de mettre ce sujet majeur dans le débat public. Nous avons souhaité entendre les candidats sur leur vision de la démocratie et les interroger sur des sujets comme la place des institutions, la place de la société civile ou celle de la participation citoyenne. Autant de thématiques qui nous aiderons à comprendre ce que les candidats comptent mettre en œuvre pour faire démocratie entre deux élections.

Qu’allez-vous faire des réponses des candidats ? Quelles suites ?

Avec cette initiative nous souhaitons insister sur le fait que l’important c’est ce qui se passe au lendemain de l’élection. Dans un monde qui change toujours plus vite, le candidat est élu avec un programme qui peut se fracasser sur le mur de réalités mouvantes. La question est donc de savoir comment le candidat, une fois élu, adaptera le projet commun à la réalité. Pour que les grandes transitions constituent des opportunités positives et non des facteurs d’inégalités ou de repli.

La question est donc de savoir comment le candidat, une fois élu, adaptera le projet commun à la réalité.

Quelle doit être la place du Cese dans la campagne et plus encore au début du prochain quinquennat ?

Alors que la société se tend et se fracture, je suis convaincu que le rôle du Cese est essentiel. Partout nous observons des acteurs politiques qui cherchent à s’opposer pour se distinguer. Au Cese, nous employons notre énergie à converger et à trouver des solutions communes.  Quel meilleur endroit que le Cese pour aborder la question démocratique, qui concerne chaque citoyen ? Dans la lignée de ces Rencontres, le Cese entend jouer tout son rôle pour continuer à participer à approfondir la démocratie, en permettant d’inclure dans la fabrique de la décision celles et ceux qui sont à la fois les sujets et les acteurs de la mise en œuvre des politiques publiques.

Et quelles réponses face au risque d'abstention ?

Cette abstention, souvent comprise comme une forme de colère, traduit aussi une forme de fatalisme chez nos concitoyens : à quoi bon voter si cela ne participe pas à améliorer concrètement mon quotidien ? C’est la question de l’utilité et du sens du vote. Nous avons d’ailleurs rendu des travaux en décembre sur la participation aux élections professionnelles, associatives, scolaires et universitaires, où nous formulons des préconisations pour assurer un “continuum démocratique” et pour renforcer la culture de l’engagement. Nous travaillons par ailleurs actuellement sur la question plus spécifique de l’abstention et de l’engagement des jeunes, qui associe des citoyens tirés au sort. L’avis du Cese sera rendu le 9 mars.

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Club des acteurs publics

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