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Sondage exclusif : la hausse des prix de l’énergie plombe le moral des maires

90 % des maires interrogés par l’Ifop pour Hellio et Acteurs publics se disent inquiets de la hausse des prix de l’énergie. Un maire sur 3 est satisfait de l’action du gouvernement pour aider les communes. En revanche, 55 % d’entre eux ne souhaitent pas se représenter aux élections municipales de 2026, un plus haut historique.

Des maires du Calvados, réunis le 28 octobre devant la préfecture, à Caen, pour protester face à la hausse des prix de l’énergie.

Les élus locaux, en particulier les maires, prennent de plein fouet la hausse des prix de l’énergie et vivent très mal cette pression sur leur budget de fonctionnement. Selon le sondage exclusif Hellio-Acteurs publics réalisé par l’Ifop, 9 maires sur 10 se disent inquiets face à la hausse des prix de l’énergie (55 % étant très inquiets). Le taux d’inquiétude grandit avec la taille de la commune, celles de plus de 20 000 habitants comptant 98 % de maires inquiets.

Pour faire face, 57 % des maires ont déjà moins chauffé leurs locaux et équipements cette année et 28 % vont s’y résoudre en 2023 ; 62 % ont coupé l’éclairage la nuit et 20 % vont le faire. Et 74 % des élus interrogés ont ou vont engager des travaux de rénovation énergétique. Une minorité (45 %) a réduit ou va réduire les budgets de fonctionnement des services municipaux. L’augmentation des impôts locaux n’est une solution que pour 24 % des maires, à peine 16 % quant il s’agit de diminuer l’accès aux équipements (piscines, patinoires…). Enfin, 9 % des maires à peine envisagent de fermer des services publics (28 % dans les communes de 10 000 habitants et plus).

Parmi les travaux que les maires ont l’intention d’engager pour faire face à la hausse des prix de l’énergie, figure, en tête, l’isolation thermique des bâtiments et des équipements, devant le remplacement des menuiseries et la pose de panneaux solaires. 

L’idée de mutualiser les approvisionnements énergétiques avec d’autres collectivités fait son chemin, puisqu’un tiers des maires affirme que cela est déjà mis en place et que 22 % envisagent de le faire. Là encore, les communes de 10 000 habitants et plus sont les plus séduites : 86 %, contre 51 % pour les communes de moins de 2 000 habitants. 

Le gouvernement n’est pas resté les bras ballants face à cette flambée des prix de l’énergie à laquelle sont confrontées les communes. Pourtant, à peine 1 maire sur 3 se dit “assez satisfait” ou “très satisfait” des mesures gouvernementales. Les “très mécontents” sont 19 % (44 % étant “assez mécontents”). 

Dans le détail, l’extension du bouclier tarifaire aux collectivités en 2023 est jugée insuffisante par 2 maires sur 3, tandis que le financement d’aides à la transition énergétique des bâtiments publics est considéré comme suffisant par à peine 22 % des maires. Ils sont toutefois 90 % à se dire favorables (53 % très favorables) à un dispositif financier comparable à MaPrimeRénov’ pour les rénovations de bâtiments publics.

Ce contexte pèse évidemment sur le moral des maires. Face aux défis notamment écologiques, énergétiques et budgétaires qui les attendent, une majorité (55 %) n’a pas l’intention de se représenter lors des municipales de 2026. Ainsi, à cette question, 24 % répondent “non, probablement pas” et 31 % “non, certainement pas”. Un taux historiquement élevé.

Ils étaient 49 % en décembre 2018, 22 % en février 2013, 32 % en novembre 2000, quelques mois avant les municipales de 2001. Dans le détail, ce sont les maires des communes de 2 000 à 9 999 habitants (59 %) qui sont les plus enclins à jeter l’éponge, tandis que 20 % des maires des communes de 10 000 habitants et plus ne souhaitent pas se représenter non plus. 

Alors que se déroule cette semaine le Congrès des maires de France, à Paris, cette enquête Hellio-Acteurs publics montre une aggravation du malaise qui frappe les élus du bloc communal, confrontés à une complexité croissante des enjeux et à des transitions difficiles à affronter. Dans ce contexte, le fossé semble se creuser encore plus entre les maires de petites et moyennes communes, moins bien armées et “staffées”, et ceux des plus grandes.

L’enquête a été menée par téléphone, du 20 octobre au 10 novembre 2022, auprès d’un échantillon de 609 personnes, représentatif de l’ensemble des maires de France. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille de la commune, région). Les données ont été redressées lors du traitement sur la base des variables suivantes : le sexe, l’âge, la région et la taille d’unité urbaine de la commune.

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Club des acteurs publics

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