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La Cour des comptes veut mieux accompagner les mobilités de ses troupes

Dans le cadre de son projet JF 2025 et dans le contexte de réforme de la haute fonction publique, la Rue Cambon souhaite recruter un délégué à la mobilité pour définir, pour l’ensemble des personnels des juridictions financières, une stratégie d’accompagnement à la mobilité externe, y compris dans le privé. Un avis de vacance a été publié au Journal officiel ce jeudi 16 juin.

“Conforter une politique de ressources humaines stratégique, proactive en termes d'accompagnement et d'appui à la mobilité externe.” C'est l'un des nombreux objectifs du plan de transformation des juridictions financières, le plan “JF 2025” porté par le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Un plan qui, par son “action 11”, prévoyait la mise en place d'un délégué à la mobilité auprès du secrétariat général de la Rue Cambon.

Cette orientation franchit une étape supplémentaire vers la concrétisation avec la publication, ce jeudi 16 juin, d'un avis de vacance d'un emploi d'expert de haut niveau à la Cour pour exercer ces fonctions de délégué à la mobilité. Un spécialiste RH de l’outplacement, en quelque sorte. Le lancement de ce recrutement est l’une des conséquences de la réforme de la haute fonction publique, actée par une ordonnance du 2 juin 2021, qui est venue transformer le recrutement et le déroulement de carrière au sein du Conseil d’État comme de la Cour des comptes. 

Cette réforme, pour rappel, a notamment renforcé les obligations de mobilité des membres de ces deux institutions. Exit ainsi l'accès direct à la sortie de l'INSP (l'ex-ENA). Dès 2023, nul ne pourra intégrer le Conseil d’État ou la Cour des comptes sans s'être “distingué par des résultats concrets” et sans avoir au préalable exercé au sein d'une administration (durant deux ans minimum). D'où le récent lancement par la Cour de la nouvelle voie de recrutement des auditeurs, amenée à devenir l'unique voie d'accès à ses murs à partir de l'année prochaine. À noter aussi qu'une autre expérience en dehors de la Rue Cambon sera nécessaire avant le passage au grade de conseiller maître.

“Devenir un tremplin de carrière”

La Cour le promettait en effet dans la présentation de son plan de transformation : “Aujourd'hui, les juridictions financières n’ont pas de difficulté à recruter. (…) Cependant, la réforme de la haute fonction publique, conjuguée aux besoins en compétences nouvelles qui résultent de JF 2025 (statisticiens, data scientists, économistes, analystes financiers, juristes…) nous oblige à définir une politique de recrutement beaucoup plus proactive et plus ciblée.”

L’institution poursuit : “Nous serons d’autant plus attractifs que nous offrirons à celles et ceux qui sont de passage au sein de notre institution des opportunités professionnelles à l'extérieur.” Et d'ajouter : “Les juridictions financières doivent devenir un tremplin de carrière, ce qui suppose de renforcer l'accompagnement à la mobilité externe et de valoriser les retours dans l'institution.” Un objectif que la Rue Cambon compte donc atteindre grâce au recrutement d’un délégué à la mobilité. 

Dans le détail, ce délégué sera doté d'une “structure légère (1 à 2 ETP)”. En lien avec la DRH de la Cour, il sera chargé “d'élaborer et conduire une stratégie d'appui à la mobilité externe qui repose sur un accompagnement individuel, l'utilisation d'outils de suivi des compétences et de recensement des postes et filières”, ainsi que sur “le renforcement des formations idoines”, est-il indiqué dans l'avis de vacance publié au Journal officiel. 

Partenariats avec les acteurs privés

Huit missions seront confiées à ce ou cette délégué(e) : la coordination des travaux de revue et de suivi des parcours de compétences des cadres A+ des juridictions financières en fonction et hors les murs ; la mise en place d'un circuit d'information générale fluide sur les mobilités externes et le recensement également des offres internes ; la création d'un parcours lisible d'accompagnement à la mobilité des cadres A+ des juridictions financières (Cour et CRTC) ; la “gestion proactive” des besoins d'accompagnement (recensement des besoins, échéances de carrières, coaching personnel et actions d'accompagnement individualisé) ; le suivi des revues de carrières et de vivier des cadres dirigeants et de direction en lien avec la délégation interministérielle à l’encadrement supérieur de l’État (Diese) ; la mise en œuvre d'une “nouvelle culture de la mobilité” en formalisant des partenariats en la matière avec des institutions publiques et les acteurs privés intéressés et en contribuant à la promotion de la politique d'égalité et de diversité ; l'aide à l'identification des magistrats volontaires pour des actions d'engagement à visée solidaire ou civique et les commissions extérieures et, enfin, la consolidation du rayonnement institutionnel des juridictions financières en animant un réseau de membres internes et externes, d'anciens collaborateurs et de diverses associations liées auxdites juridictions.

Quant au profil, la Cour recherche une personne de formation supérieure justifiant d'une expérience professionnelle “réussie” de dix ans minimum en matière de pilotage de projets RH axés sur le développement et la gestion des talents. “Vous avez une dominante en coaching de cadres et éventuellement en outplacement”, spécifie aussi la Rue Cambon à l'adresse des candidats. 

Le poste de délégué à la mobilité est ouvert aux fonctionnaires titulaires comme aux contractuels. Le candidat retenu sera nommé pour une durée maximale de trois ans renouvelable une fois. Sa rémunération variera de 80 000 à 150 000 euros bruts annuels selon le profil et l'expérience professionnelle. Les candidatures doivent parvenir à la Cour d'ici la mi-juillet. S'ensuivra un comité d'audition.

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