Partager

3 min
3 min

Les directeurs d’hôpitaux engagés sur le bien-être au travail

A l’occasion des Journées nationales de l’Association des directeurs d’hôpital (ADH), une enquête autour de la qualité de vie au travail des membres de l’association a été menée. Une première aux dires de Caroline Chassin, sa secrétaire générale.  

"Les directeurs d’hôpitaux travaillent ardemment sur les questions de QVT pour leurs équipes mais concernant leur propre expérience, le sujet est relativement tabou". Tel est le constat dressé par Caroline Chassin, secrétaire générale de l’Association des directeurs d’hôpital (ADH). Dans ce contexte, la qualité de vie au travail des soignants est devenue une véritable préoccupation et de surcroît avec la crise sanitaire, comme en témoignent les nombreux dispositifs d’accompagnement mis en place. "Autant d’actions qui, certes font du bien au quotidien, mais qui ne traitent pas le fond du problème", avertit, cependant, Caroline Chassin. 

C’est dans cette optique que l’association a choisi de se pencher sur la qualité de vie au travail des dirigeants hospitaliers. "La crise a amené une prise de conscience autour du quotidien hospitalier qui est difficile pour tout le monde. En tant que directeur d’hôpital, on nous demande beaucoup de prendre soin des autres, mais il est aussi tout à fait nécessaire de prendre soin de nous", martèle Caroline Chassin. 

Afin de prendre le pouls de la profession, les adhérents de l’association ont été interrogés sur 4 aspects : le soutien des professionnels en période difficile, l’organisation du travail, le management ou encore les relations professionnelles. Premier enseignement. A la question : "Un dispositif de soutien à l’attention de vos collaborateurs existe-t-il dans votre structure ?", 81 % des répondants estiment que le dispositif de soutien interne des collaborateurs est le service de santé au travail et pour 36 %, il s’agit d’une cellule d’accompagnement ad hoc. 45 % des dirigeants d’hôpital affirment qu’il n’existe pas de dispositif de soutien interne à solliciter pour eux-mêmes.

L'épineuse question du temps de travail 

Autre enseignement, le bien-être au travail des collaborateurs est un sujet de préoccupation pour plus de 83 % des directeurs d’hôpital et plus de la moitié pensent que leur propre bien-être est un sujet de préoccupation pour leurs collaborateurs. "Le sujet du bien-être au travail est une vraie préoccupation, confirme Caroline Chassin. Ce qui peut questionner quelque part. Les professionnels concernés ne trouvent pas les réponses adaptées et sont seuls face à cet état de préoccupation."

Sur l’organisation du travail en elle-même, à la question : "Avez-vous le sentiment que vos collaborateurs disposent du temps nécessaire pour effectuer correctement leur travail ?", 59 % répondent ‘en grande partie ‘. "La question du temps de travail est omniprésente, témoigne Caroline Chassin. Avec la notion de surcharge qui revient dans la plupart des verbatims que nous avons pu recueillir."
L’étude met aussi en lumière le fait que la conciliation vie pro – vie perso des collaborateurs est un sujet central pour plus de 96 % des directeurs d’hôpitaux. Mais quand il s’agit de parler de leur propre situation, 47 % des répondants estiment ne parvenir que rarement à cette conciliation. L’étude met aussi en avant la nécessité du droit à la déconnexion, reconnue par la quasi-unanimité des répondants. 63 % des directeurs d’hôpital interrogés estiment que le droit à la déconnexion est nécessaire dans l’organisation de leur propre travail, pour près de 50 % d’entre eux, ce droit est appliqué dans leur établissement. 

Un management bouleversé 

Au niveau du management et des différents bouleversements apportés par la crise covid, la majorité des répondants, soit près de 65 % déclarent donner rarement des ordres contradictoires qui bousculent l’organisation des collaborateurs, même si 31,5 % avouent quand même en donner régulièrement. Par ailleurs, 65,5 % des directeurs interrogés ont le sentiment que leurs collaborateurs ont la maîtrise régulière de leur agenda quand 30 % disent que cette maîtrise reste, somme toute, plutôt rare. Pour les directeurs d’hôpital, ces chiffres s’établissent respectivement à 51 % et 40 %. 
La quasi-totalité des professionnels interrogés disent veiller régulièrement ou systématiquement à ce que leurs collaborateurs développent leurs compétences professionnelles. En revanche, ils sont seulement 27 % à parvenir à se former régulièrement et 59 % assurent parvenir rarement à se former.

Enfin, en matière de relations professionnelles, près de 80 % des directeurs d’hôpital ont le sentiment d’aider leurs collaborateurs à accomplir leurs tâches et près de 60 % parviennent à mener leurs missions sur la base d’un travail d’équipe. Par ailleurs, près de 55 % estiment que leurs collaborateurs peuvent régulièrement exprimer leurs idées et opinions professionnelles sans crainte, 36,5 % pensent qu’ils peuvent toujours le faire. Ils sont aussi un peu plus de la moitié à estimer pouvoir régulièrement exprimer leurs propres idées et opinions professionnelles sans crainte. Toutefois, près de 30 % estiment qu’il est rarement possible de le faire. 
 

Partager cet article

Club des acteurs publics

Votre navigateur est désuet!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×