Dans un contexte de pénurie d’enseignants et alors que la période d’inscription aux concours de recrutement 2023 a été prolongée, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), le service statistique du ministère de l’Éducation nationale, a publié une note sur le profil des candidats au concours des premier et second degrés. On y apprend que 21 774 candidats ont réussi un concours d’enseignement public en 2021 (contre 23 544 l’année précédente) et 3 735 un concours de l’enseignement privé sous contrat, pour un total de 25 509 lauréats. Parmi ces lauréats, 38 % du total ont été reçus à un concours de professeurs des écoles publiques et 12 029 à un concours de professeurs des collèges et lycées publics.
Dans l’enseignement public, l’entrée se fait majoritairement par voie externe pour les personnels enseignants, un cas de figure qui concerne 97 % des admis du premier degré et 79 % du second degré. Par ailleurs, dans le premier degré, les multicandidatures ont été plus nombreuses à la session de 2020 qu’aux sessions précédentes, “un effet direct de la crise sanitaire, selon la Depp. Une période pendant laquelle le calendrier des épreuves écrites aux concours externes variait selon les académies”. Ce qui n’était plus le cas en 2021 et a ainsi limité le nombre de multicandidatures.
7 candidats sur 10 échouent aux concours externes
À chaque session, aux concours externes du public, le nombre de candidats recalés reste élevé : de l’ordre de 7 candidats sur 10 au cours des dernières années pour chaque niveau d’enseignement, sans prendre en compte des multicandidatures. Pour les concours externes du premier degré public, 18 % des recalés à la session 2021 avaient déjà échoué dans le même niveau d’enseignement aux sessions précédentes de 2020 et 2019.
Depuis 2014, les concours enseignants se situent en milieu de formation et sont intégrés à un cursus de formation, et ce jusqu’à l’obtention du master 2. Dans ce contexte, à la session 2021, 29 % des lauréats d’un concours externe dans le premier degré public déclarent être déjà titulaires d’un master 2 au moment de l’inscription alors qu’ils sont 47 % dans le second degré public.
Globalement, aux concours externes de l’enseignement public, les étudiants représentent plus de la moitié des admis : 57 % dans le premier degré et 64 % dans le second. Une grande partie d’entre eux est issue des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé), principalement en première année de master.
Une proportion importante de candidats sans emploi
Les viviers de recrutement externe s’ouvrent de plus en plus à d’autres catégories que les étudiants. Il s’agit, en premier lieu, d’actifs hors éducation nationale, de salariés du secteur privé ou de fonctionnaires hors ministère de l’Éducation nationale. Dans l’enseignement public, ils représentent, en 2021, avec les candidats sans emploi et d’autres catégories d’actifs, 43 % des lauréats des concours externes pour le premier degré et 36 % pour le second degré.
“Le poids des professionnels qui ont fait le choix d’une reconversion dans l’enseignement est significatif aux concours externes du premier degré public”, souligne la Depp. Les candidats qui étaient en emploi dans les secteurs public ou privé hors éducation y constituent 15 % des recrutements, contre 8 % dans le second degré. La proportion des candidats sans emploi est, elle aussi, importante et près de deux fois plus élevée dans le premier degré que dans le second.
