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Développer les “soft skills”, un levier indispensable pour les innovateurs publics

France Stratégie et l’Institut pour la transformation et l’innovation publient un rapport sur l’importance des soft skills pour conduire la transformation des organisations. Des compétences que possèdent déjà de nombreux innovateurs publics.

Tendance à la mode depuis plusieurs années dans le secteur privé, le développement des soft skills, ou compétences comportementales, s’avère être un élément indispensable pour conduire la transformation des organisations. C’est, du moins, ce que nous apprend un rapport publié par France Stratégie – l’institution d’analyse et de prospective placée auprès du Premier ministre – et l’Institut pour la transformation et l’innovation.

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs du rapport se sont appuyés sur six années de recherche et d’analyse de 364 profils de managers publics et privés en y associant les apports de la psychologie de la personnalité, des sciences de gestion et de la sociologie. France Stratégie s’est plus particulièrement penchée sur des profils d’intrapreneurs (personne entreprenant au sein-même de son organisation) et qui impulsent bien souvent les dynamiques d’innovation et de transformation. 

Pour construire sa démonstration, l’étude s’appuie notamment sur une comparaison des intrapreneurs du secteur public, des intrapreneurs privés et de managers dits classiques. Il en ressort que les intrapreneurs présentent effectivement certaines soft skills significativement plus fortes que les managers classiques. Qu’ils appartiennent au secteur public ou au secteur privé, “ils ont une même ouverture, une même pensée intuitive, une même acceptation des ambiguïtés liées à l’innovation et aux actions de transformation de leur organisation”, souligne le rapport.

On apprend par ailleurs qu’il existe donc bel et bien un socle de soft skills communes aux intrapreneurs. Ces derniers, par rapport aux managers, présentent des moyennes notablement plus élevées quant à la capacité à diverger, la pensée rationnelle et l’empathie affective. Le rapport explique ensuite que leurs pensées divergentes et convergentes se trouvent reliées avec leur tolérance à l’ambiguïté. Cette capacité à diverger et à converger permet aux intrapreneurs de trouver de nouvelles solutions dans un environnement incertain, en transformation. 

Des freins à l’innovation dans le secteur public 

Le rapport souligne néanmoins quelques différences entre les intrapreneurs du public et ceux du privé. “Les premiers perçoivent leur environnement de travail comme favorisant moins l’autonomie. Ils compensent par une plus grande motivation extrinsèque et intrinsèque ainsi que par davantage de ressources créatives impliquées dans la résolution de problèmes : convergence, divergence et pensée rationnelle. Ils font aussi preuve d’une très grande empathie et d’une plus grande capacité à prendre des risques. En effet, la notion de service public et d’intérêt général sont des éléments déterminants de la motivation de ces transformateurs publics.” 

À l’inverse, ils se trouvent en retrait par rapport aux intrapreneurs privés quant à la capacité à collaborer. Ainsi, le rapport souligne que les intrapreneurs publics estiment en général ne pas toujours avoir les moyens d’atteindre les objectifs fixés et n’ont probablement pas la même perception que le reste de leur organisation face aux changements. De leur part, cela implique des efforts qui tendent à freiner leur capacité à collaborer dans l’exercice de leur mission. Cela contribue à limiter les capacités d’innovation et de transformation des organisations publiques.

Plus largement, le rapport formule plusieurs recommandations à destination de tous les managers engagés dans des projets de transformation et souhaitant développer leurs propres soft skills ou celles de leurs équipes. Parmi elles, figurent le fait de : sensibiliser et former aux soft skills pour transformer et innover dès la formation initiale, intégrer les soft skills et les méthodes de pédagogie active à la formation professionnelle, faire de la diversité disciplinaire et culturelle une force exploratoire dans le travail d’innovation, former les managers de proximité aux outils et indicateurs d’évaluation qualitatifs, inclure dans les missions professionnelles des possibilités d’appropriation personnelle du poste de travail et d’exploration des environnements extérieurs, créer des dispositifs de mobilisation des intelligences multiples des individus au service de la transformation et de l’innovation ou encore créer un centre de ressources sur les soft skills pour les professionnels. 

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