Partager

4 min
4 min

Hausse de 10 % du point d’indice et recrutement de fonctionnaires au programme du “Nouveau Front populaire”

Dans son programme présenté ce vendredi 14 juin, l’alliance de la gauche pour les élections législatives prévoit de nombreuses mesures pour la fonction publique en cas d’accession au pouvoir. Elle promet notamment une hausse de 10 % du point d’indice ou encore des recrutements massifs pour “reconstruire” les services publics.

De gauche à droite : Marine Tondelier, Yannick Jadot (Les Écologistes), Manuel Bompard (LFI), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF).

C'est le “contrat de législature” proposé par l'alliance de la gauche pour les élections législatives. Composé de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS), des Écologistes (ex-EELV) ou encore du Parti communiste français (PCF), le “Nouveau Front populaire” (NFP) a présenté, ce vendredi 14 juin, le programme qu’il souhaite mettre en œuvre en cas de victoires aux législatives anticipées. Un programme qui contient de nombreuses propositions pour la fonction publique et les services publics. 

Les mesures que la gauche souhaite mettre en œuvre sont divisées en 3 séquences. Tout d'abord, une séquence de “rupture” dans les quinze premiers jours suivant son accession au pouvoir en cas de victoire aux élections. Le “gouvernement du Nouveau Front populaire” se fixe ainsi comme “priorité dès son installation (de) répondre aux urgences qui abîment la vie et la confiance du peuple français”. Par décrets notamment, “nous adopterons immédiatement 20 mesures pour répondre à l'urgence sociale, au défi climatique, à la réparation des services publics, à un chemin d'apaisement en France et dans le monde pour que la vie change dès l'été 2024”, promettent ainsi les partis de gauche. 

Une hausse du point “compensée pour les collectivités” 

Pour ces quinze premiers jours, le NFP compte ainsi “décréter l'état d'urgence sociale” en abrogeant “immédiatement” les décrets d'application de la réforme des retraites ou encore en augmentant les salaires “par la hausse de 10% du point d'indice des fonctionnaires” qui serait “intégralement compensée pour les collectivités”. Pour rappel, cette proposition d'une hausse des salaires dans la fonction publique avait déjà été avancée par la Nupes lors de la campagne législative de 2022.

Dans le même temps, la gauche entend aussi “réparer les services publics” en organisant une “conférence de sauvetage de l’hôpital public afin d’éviter la saturation pendant l’été” et “proposer la revalorisation du travail de nuit et du week-end pour ses personnels” ou encore “redonner à l’école publique son objectif d’émancipation en abrogeant le « Choc des savoirs » et préserver la liberté pédagogique”. 

Une fois passés ces quinze premiers jours, la gauche entend engager un “été des bifurcations” à l'Assemblée nationale si ses élus deviennent majoritaires. Une séquence intitulée “Les 100 premiers jours”, au cours de laquelle le NFP compte élaborer une “grande loi pour le pouvoir d'achat” avec une indexation des salaires (comme des retraites) sur l'inflation, y compris dans la fonction publique. En 2022, la Nupes proposait déjà de modifier le code général de la fonction publique pour garantir la revalorisation annuelle du point d'indice “en fonction de l'évolution de l'indice national des prix à la consommation” et donc de l'inflation. Une proposition que soutiennent les syndicats. Dans ce cadre, la gauche envisage aussi d'organiser une “grande conférence sociale sur les salaires, l'emploi et la qualification”. 

Un plan pour les services publics de la santé et de l’éducation

Outre ce volet sur le pouvoir d'achat, le NFP promet aussi un “paquet législatif” de renforcement des services publics : “Deux grandes lois permettront d'entamer la reconstruction des deux services publics les plus cruciaux, la santé et l'éduction”. Sur la santé, la gauche propose notamment d'engager un “plan pluriannuel de recrutement” des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides-soignants, personnels administratifs) et de “revalorisation des métiers et des salaires” dans ce secteur. 

Pour l'éducation, elle promet de réduire les effectifs par classe et d‘”investir” dans l’éducation nationale “à hauteur des besoins”. Et ce, précise-t-elle dans son programme, “en engageant la revalorisation des grilles de salaires”, “en réinvestissant dans les locaux scolaires”, “en renforçant les effectifs de la médecine scolaire et de la vie scolaire en reconnaissant leur rôle pédagogique”, “en créant un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap” ainsi qu'en “formant et titularisant” les actuels accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). 

“Rattrapage des postes manquants de fonctionnaires”

“Une fois ces grands chantiers lancés, tout reste à faire pour tout changer”, explique le NFP en avançant un “ambitieux programme législatif de transformation”, qu'il souhaite mettre en œuvre sur l'ensemble de la législature en cas de victoire. Une séquence qui, selon la gauche, doit symboliser le retour du service public,  notamment via le lancement d'un “rattrapage des postes manquants de fonctionnaires à l’hôpital public, dans le soin et le médico-social, à l’école publique, dans la justice, dans les services et les agences de l’État”. L'occasion pour le “Nouveau Front populaire” d'insister sur son souhait de revaloriser les métiers et les salaires dans la fonction publique. 

Il faut aussi, ajoute la gauche, “garantir l’accès aux services publics à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire” par “un plan d’investissement” des services publics dans les territoires. Sur ce thème, elle pousse aussi à l'organisation d‘”états généraux des quartiers populaires” et d’“états généraux des espaces ruraux” pour “construire une véritable égalité territoriale”, notamment dans l'accès aux services publics.

Quant à la sécurité et à la justice, le “Nouveau Front populaire” propose notamment d'augmenter les effectifs de police judiciaire, technique et scientifique, ainsi que les effectifs “du renseignement, des unités en charge du narcotrafic, de la délinquance financière, du trafic d’êtres humains et du démantèlement des réseaux mafieux”. À ses yeux, les moyens de la justice devraient aussi être augmentés “pour garantir un traitement juste et dans un délai raisonnable de l’ensemble des procédures”. Ce qui passe donc par l’embauche de magistrats, de greffiers et d’agents de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). 

Partager cet article

Club des acteurs publics

Votre navigateur est désuet!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×