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QVT : les Armées aux avant-postes avec le Plan famille

Le bien-être au travail constitue une préoccupation de chaque instant pour le ministère des Armées. Un élément indispensable pour assurer une véritable qualité de service.

Mis en place sur une durée de cinq ans, de 2017 à la fin de l’année 2022, le Plan famille initié au sein du ministère des Armées peut faire office de source d’inspiration en matière de prise en compte de la qualité de vie au travail. “La dénomination Plan famille élude une réalité du plan, corrige d’emblée Jean-Charles Cottez, directeur du projet. Nous travaillons également sur l’amélioration des conditions de vie des militaires à laquelle nous consacrons la moitié du budget du Plan famille.”

Politique de logement familial, hébergement et amélioration des conditions de vie, installation de foyers et équipements sportifs, les champs d’action sont nombreux. “Dès son lancement, le Plan famille était ambitieux avec un effort financier important et une multitude d’actions complémentaires”, complète Jean-Charles Cottez. 

Une intention politique

Car il faut souligner que, si les familles de militaires et les militaires eux-mêmes sont concernés par ce Plan famille, les civils du ministère des Armées bénéficient également de certains aspects. Soutien à la parentalité, appui psychologique, le ministère des Armées entend être présent partout et répondre au plus près aux besoins des militaires et de leurs familles. “Ce plan est né d’une intention politique très forte qui a conduit à mobiliser de nombreux acteurs du ministère, comme le service du commissariat des Armées, le service de santé ou encore le service de l'action sociale”, précise Jean-Charles Cottez. Pour mettre en place le plan, des moyens inédits ont aussi été mobilisés soit un budget global de 302 millions sur cinq ans.

Car si un plan d’amélioration de la condition du personnel était déjà en place depuis 2013, il était tout à fait nécessaire d’aller plus loin autant pour les militaires que pour les civils travaillant au sein du ministère. “Les militaires vivent 24 heures sur 24 sur leur lieu de travail, analyse Jean-Charles Cottez. La qualité de vie au travail s’exprime de façon particulièrement prégnante et on voit bien que depuis des années, il y avait un sous-investissement en matière d’hébergement, d’éléments de confort, d’installations sportives. Grâce au Plan famille, nous sommes revenus à une logique de réinvestissement sur ces aspects fondamentaux pour de bonnes conditions de travail.” Autre illustration des efforts déployés, la mise en place du wifi gratuit dans toutes les garnisons ce qui représente plus de 2400 bâtiments. L’une des particularités de ce dispositif est qu’il ne perd pas de vue un point central : la force morale du soldat reste sa famille. “Depuis quelques années, les militaires connaissent une activité opérationnelle intense, expose Jean-Charles Cottez. Lorsqu’ils sont déployés sur le terrain, ils laissent souvent derrière eux un conjoint seul avec les enfants. À cela s’ajoute une évolution sociologique importante dans les Armées, liée au fait que les conjoints sont beaucoup plus nombreux à travailler qu’auparavant.” Dans cette perspective, un service d’accompagnement des conjoints vers l'emploi est aussi proposé en cas de mobilité.

Une image d’employeur moderne 

Ce Plan famille entend apporter des réponses concrètes aux questions d’organisation familiale avec l’ambition d’avoir un effet sur l’attractivité de l’armée et la fidélisation des militaires. 

Parmi les autres dispositions du plan, une attention particulière est apportée aux couples de militaires et aux familles mono-parentales. “Il est aussi important de proposer des actions visant à améliorer la vie de famille y compris quand elle est séparée, assure Jean-Charles Cottez. Nous avons le devoir de répondre à des besoins même s’ils ont été reconnus de manière plus récente. Nous avons à coeur de répondre aux besoins nés des évolutions sociétales.” Un autre axe important proposé par le plan repose sur plusieurs centaines de logements neufs qui viennent s’ajouter au parc déjà existant et notamment dans des zones de forte tension comme l’Ile de France ou encore le Var.

“Un dossier ambition logement est également à l’œuvre à travers une convention de gestion de 35 ans qui prévoit la rénovation thermique et de confort de plus de 8000 logements et la construction de plus de 3000 logements complémentaires.”  Un autre aspect consiste à accompagner la famille pendant l’absence opérationnelle des militaires qui peut s’étendre sur un, deux, parfois six mois. “Et la famille ne sait pas toujours quand le militaire va revenir, appuie Jean-Charles Cottez. Nous avons alors porté un effort d’augmentation du nombre de places en crèches réservées. Une prime aux assistantes maternelles a également été mise en place pour la garde d’enfants de militaires”. Résultat, en 2021, 8180 enfants ont été gardés grâce à ce dispositif. 

Accompagnement psychologique

“L’ambition du plan est de s’adapter au mieux aux besoins et d'ouvrir de nouveaux champs d’action”, précise Jean-Charles Cottez. Ainsi, parmi les mesures récemment mises en place ; un partenariat avec Yoopies, entreprise privée spécialisée dans la garde d’enfant, a été noué pour répondre aux besoins de souplesse des modes de garde notamment imposés par la crise sanitaire et la fermeture des classes. Ainsi les services de Yoopies sont proposés gratuitement aux militaires et civils du ministère des Armées. Un effort en matière de soutien psychologique a également été fourni par le biais de séances d’information et de sensibilisation ou la mise en place d’un numéro d’urgence afin de renforcer la prise en charge des troubles psychologiques et psychiques par l’écoute. “Lorsqu’il est constaté que les troubles sont liés à l’activité du militaire, le suivi est financé par le ministère”, précise Jean-Charles Cottez. 

Toujours dans cette volonté de faciliter la vie des familles pendant l’absence opérationnelle du militaire, des boîtes multi-activités pour les enfants ont été élaborées par le ministère. Agenda pour compter les jours avant le retour, enveloppe de bisous, jeux qui permettent à l’enfant d’échanger avec le parent lorsqu’il est projeté en opération, les dispositifs imaginés sont nombreux. “Nous avons également mis à disposition gratuitement un site interactif sur lequel le parent peut pré-enregistrer des histoires avec des animations à l’écran et la voix du parent, détaille Jean-Charles Cottez. C’est l’enfant lui-même qui peut déclencher l’histoire quand il en a envie.” Une démarche d’amélioration des conditions de vie au travail certes spécifiques au statut de militaire mais qui va très loin dans l’accompagnement mais aussi dans la prise en compte des nouveaux besoins. Le ministère des Armées a même lancé l’année dernière l’Observatoire des conjoints avec l’ambition de mesurer l’efficacité des dispositifs proposés et d’associer l’ensemble des acteurs susceptibles d’être concernés. “L’ensemble de ces dispositifs s’intègrent dans une dynamique forte impulsée par le politique, conclut Jean-Charles Cottez. Ils sont cependant portés par de nombreux acteurs en central, dans chaque régiment et dans chaque de base.”
 

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