Quatre jours après l’entrée d’Élisabeth Borne à Matignon, la nouvelle photo de famille du gouvernement a été dessinée, ce vendredi 20 mai. Sans grande surprise, il n’y a pas de table rase faite du passé, alors que la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon s’inscrivait déjà dans la continuité du précédent quinquennat. Ce nouveau gouvernement fait appel à un nombre important de profils expérimentés avec, pour certains d’entre eux, une expérience assez longue et une connaissance solide de l’appareil d’État.
La parité parfaite a été respectée avec la nomination de 14 hommes et 14 femmes pour un total de 28 membres du gouvernement, loin du gouvernement resserré qui avait été annoncé. Sur les 28 ministres en exercice, 16 restent et 12 entrent. Parmi les départs notables, on peut notamment souligner ceux de Florence Parly, de Marlène Schiappa, de Jean-Michel Blanquer, de Jean-Yves Le Drian, de Barbara Pompili ou encore de Julien Denormandie.
On peut également noter que le couple exécutif a parié sur la continuité pour les grands ministères régaliens. Ainsi, Gérald Darmanin reste ministre de l’Intérieur, tandis que Bruno Le Maire reste à Bercy à la tête du ministère de l’Économie, de la souveraineté numérique et industrielle, qui adopte ainsi une nouvelle dénomination. De son côté, Éric Dupond-Moretti conserve ses fonctions de garde des Sceaux.
Des périmètres élargis
Catherine Colonna, ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement Villepin, notamment, est nommée ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le choix d’une diplomate de carrière ne passera pas inaperçu à l’heure de la crise ukrainienne et d'une grève interne au Quai d'Orsay consécutive à la réforme de la haute fonction publique. Amélie de Montchalin, pour sa part, bénéficie d’une belle promotion et passe de la Transformation et de la Fonction publiques, où elle est remplacée par Stanislas Guerini, au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
L’historien et universitaire Pap Ndiaye est nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, tandis que Sébastien Lecornu passe des Outre-Mer aux Armées. Brigitte Bourguignon est nommée à la tête du nouveau ministère de la Santé et de la Prévention, tandis qu’Olivier Dussopt prend la tête d’un ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, soit un périmètre élargi.
Le Républicain Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, tandis que l’Enseignement supérieur revient à Sylvie Retailleau. Par ailleurs, un ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est confié à Marc Fesneau, l’Outre-mer revient à Yaël Braun-Pivet et la Culture à l’ancienne conseillère “presse” d’Emmanuel Macron, Rima Abdul Malak. Agnès Pannier-Runacher bénéficie également d’une belle promotion et hérite du ministère de la Transition énergétique, tandis qu’Amélie Oudéa-Castéra est nommée à la tête du ministère des Sports et Jeux olympiques et paralympiques.
Ministres délégués et secrétaires d’État
Parmi les ministres délégués, Olivier Véran devient chargé des Relations avec le Parlement et de la Participation citoyenne auprès de la Première ministre. À l’Égalité entre les femmes et les hommes, la Diversité et l’Égalité des chances, Isabelle Rome est nommée ministre déléguée. Gabriel Attal hérite des Comptes publics en tant que ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Christophe Béchu devient ministre délégué aux Collectivités territoriales auprès du ministre de l’Intérieur et de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. De son côté, Franck Riester occupera le poste de ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité, tandis que Clément Beaune s’occupera de l’Europe, tous deux étant placés auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ce nouveau gouvernement comprend également 4 secrétaires d’État. Olivia Grégoire devient la nouvelle porte-parole du gouvernement, Justine Bénin est nommée secrétaire d’État à la Mer, Charlotte Caubel à l’Enfance, et Chrysoula Zacharopoulou devient secrétaire d’État au Développement auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
