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Les syndicats demandent une concrétisation rapide du dégel du point d’indice

S’ils saluent dans l’ensemble l’annonce du dégel du point d’indice des agents publics, les représentants du personnel restent prudents quant à la concrétisation de cette revalorisation générale. Surtout, ils attendent que cette revalorisation soit significative et qu’elle intervienne le plus rapidement possible.

Il était temps, résument en chœur, en substance, les représentants du personnel. Alors qu’une journée de mobilisation est toujours prévue jeudi 17 mars, les syndicats de la fonction publique ont salué l’annonce gouvernementale, lundi soir, d’un dégel de la valeur du point d’indice face à l’inflation galopante. Une revalorisation réclamée de longue date par ces organisations syndicales. 

“La situation devenait intenable, souligne Benoît Teste de la FSU. Le mécontentement était fort, les mesures partielles type « Ségur » ne suffisaient pas et créaient des frustrations et de la concurrence. Une mesure générale s’imposait.” Cette revalorisation, ajoute Luc Farré, de l’Unsa, est une “bonne nouvelle”. “Si celle-ci se concrétise”, tempère-t-il toutefois. 

“Maintenant et pas dans trois mois” 

S’ils ont salué dans l’ensemble l’annonce d’un dégel du point d’indice, les représentants du personnel restent en effet prudents quant à sa réelle concrétisation et espèrent qu’une négociation se tienne le plus rapidement possible. Comme le gouvernement l’a précisé, cette revalorisation devrait être actée “avant l’été” en étant inscrite dans un projet de loi de finances rectificative que le Parlement devra adopter après les élections présidentielle et législatives. Un texte (et un dégel) qui reste donc suspendu aux résultats qui sortiront des urnes au printemps. 

“Cette proposition est bien tardive et reste aléatoire, réagit Force ouvrière. Les concertations ne commenceront qu’après l’élection présidentielle et l’application de cette mesure ne pourra être concrète qu’après une loi de finances rectificative votée par le nouveau Parlement, donc après les élections législatives.” “Nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette méthode très particulière”, poursuit ce syndicat, en appelant à ne “pas oublier que ce quinquennant a été le premier où les salaires auront été gelés sur les cinq ans de la mandature”. 

Tout en restant prudents, les syndicats attendent que le gouvernement agisse plus vite. “Ce dégel ne doit pas attendre l’été, il doit être immédiat”, explique ainsi Pascal Kessler, de la FA-FP, en saluant tout de même le “changement de dogme” de la part de l’exécutif sur le point d'indice. Céline Verzeletti, de la CGT, réclame de son côté des “augmentations générales maintenant et pas dans trois mois”

Quid du taux de revalorisation ?

Au-delà, c’est sur le montant de la revalorisation que l’exécutif est particulièrement attendu par les organisations syndicales. Un montant qui n’a pas encore été arbitré par le gouvernement. “C’est une nouvelle attendue qui peut devenir une bonne nouvelle si la hausse est à la hauteur des attentes, quand l’inflation est prévue à plus de 4 % sur 2022 après avoir été à plus de 3 % sur 2021”, souligne Mylène Jacquot, de la CFDT, dont l’organisation réclame une négociation “d’ensemble” sur le sujet des rémunérations. Ce que le gouvernement a promis en cas de reconduction de la majorité.

L’absence de chiffrage est “un gros problème”, explique quant à lui Benoit Teste, de la FSU : “On comprendrait de ne pas avoir tout de suite 10 % [de revalorisation, ndlr], qui est pourtant le chiffre qui permettrait un rattrapage de l’inflation durant le quinquennat. Mais on ne comprendrait pas tout ce qui pourrait être inférieur à 3 %.” Même tonalité du côté de Nathalie Makarski, qui appelle à l’ouverture “immédiate” de négociations sur ce taux de revalorisation qui, prévient-elle, “doit être à la hauteur des attentes légitimes des agents".

“L’urgence est telle que le pourcentage de revalorisation devra être très élevé pour combler le retard”, renchérit Gaëlle Martinez, de Solidaires, en soulignant que l’annonce gouvernementale survient “dans un timing qui ne laisse personne dupe”. Référence notamment à l’élection présidentielle, dont le premier tour se tiendra dans vingt-six jours. L’exécutif, lui, a réfuté toute “mesure électoraliste”

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Club des acteurs publics

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